On appelle cela « la révolte des premiers de classe ». C’est même le titre d’un livre, celui de Jean-Laurent Cassely, qui raconte le parcours de ces brillants trentenaires qui ont tout réussi niveau études et professionnel, mais qui déplorent d’exercer des « métiers à la con ». Des métiers du tertiaire qu’ils jugent vides de sens, dont ils ne voient pas la finalité. De jeunes cadres qui n’encadrent plus personne et se sentent même menacés de déclassement social.
Vers les métiers de l’artisanat
Aussi, de plus en plus de travailleurs très diplômés (bac 5) ont tendance à se tourner de nouveau vers des métiers de l’artisanat, où l’on produit quelque chose de concret. Où l’on utilise ses compétences intellectuelles, sa capacité à théoriser pour tirer vers le haut des métiers manuel. Il n’est pas rare, aujourd’hui, de voir un ancien cadre supérieur partir élever des chèvres dans le Larzac. Si ce métier est peut-être cliché, les histoires de trentaines ou quadragénaires très diplômés devenant boulanger à Paris ou vitrier à Toulouse ne sont pas rares.
Se sentir utile, produire quelques chose de concret, et, éventuellement, travailler dans un secteur qui a besoin de main d’œuvre sont les principales motivations de ces « premiers de la classe » qui se « révoltent. Oui, certains optent pour un CAP cuisine après un master un marketing. Oui, certains choiront un CAP petite enfance à leur diplôme d’école de commerce. Oui, certains préfèreront exercer la profession de serrurier à Toulouse qu’être dirigeant d’une grande entreprise dans la capitale. Oui, on assiste à un changement de mentalité. Et non, ce n’est pas une simple lubie de bobos.